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Zab's Books
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8 septembre 2014

Claustria

JAUFFRET, Régis. Claustria. Seuil. 536 pages. 23,00€ (sorti en poche en collection Points chez le même éditeur)

claustria

Le 28 avril 2008, une petite ville d'Autriche, puis le monde, découvrent ce que l'humain peut accomplir de plus horrible. Un homme, Josef Fritzl, a gardé enfermé dans une cave sa fille, pendant près de 24 ans. 24 ans de viols, de privations, 24 ans qui verront la naissance de sept enfants. Un mourra bébé, trois seront emmenés par leur père/grand-père à la surface et élevés "normalement", les trois autres vivront dans la lumière artificielle, sans jamais voir celle du jour, ni respirer l'air frais, parfois privés d'eau et de nourriture pendant des jours, selon le bon vouloir de leur tortionnaire. L'auteur, qui s'imagine en reporter, enquête sur les personnages et raconte une expérience difficilement imaginable.

J'ai toujours été intéressée par ce genre d'affaires très glauques (comme le cas Armin Meiwes, par exemple, ou les tueurs en série) non pas par voyeurisme ou par fétichisme, mais par incompréhension. Comment comprendre que l'être humain puisse créer des oeuvres d'art qui transcendent le sublime, mais commettre aussi les actes les plus atroces, se plaçant ainsi encore plus bas qu'une bête. Car aucun animal n'aurait l'idée de prendre plaisir à faire du mal à un de ses congénères (le chat qui joue avec la souris le fait car cette technique de chasse est dans ses gènes), de bafouer les valeurs les plus essentielles. Seule la bête humaine peut faire l'amour à sa fille, se vanter que ces relations hors-norme engendrent des enfants, enfants que la bête souillera à son tour. Seule la bête humaine peut déconsidérer son prochain, la chair de sa chair, et la faire "vivre" dans des conditions pires que dans la pire des prisons. Seule la bête humaine n'éprouve aucun remords, une fois arrêtée et incarcérée, juste une nostalgie du bon vieux temps de la cave et la fierté d'avoir été si "mâle". Pire qu'un monstre, car un monstre ne peut lutter contre sa nature, il doit faire avec sa monstruosité. Fritzl, lui, avait le choix...

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