Une histoire d'hommes

ZEP. Une histoire d'hommes. Rue de Sèvres. 62 pages. 18 €

18 ans après l'incident qui a provoqué la séparation de leur groupe, les ex-membres de "Tricky Fingers" se retrouvent chez Sandro, seul rescapé de l'époque qui lui, a réussi à faire carrière. L'occasion de faire le point sur le passé, sur les non-dits, sur la vie, la mort.

Au premier abord, en lisant le pitch du nouvel album de Zep, je me suis dit que j'allais y trouver un condensé des magnifiques "Peter's friends" de Branagh et "Les copains d'abord" de Kasdan. Las ! Je vais d'abord régler le problème du graphisme. D'accord, Zep abandonne le gros nez pour se livrer à un dessin plus "adulte". Malheureusement, son style a déjà été vu et revu et n'offre absolument rien d'innovant. Pire, il est "tendance". Les personnages ont caricaturaux (il y a Le Loser, Le Gros Lourd, Le Père de famille, La Star, La Dépressive, La grande Egoïste), celui de Sandro n'est absolument pas crédible. L'histoire est banale, même la touche "groupe-de-rock-dont-un-est-devenu-célèbre" ne fonctionne pas. Les anciens amis se retrouvent, ils n'ont plus rien en commun (situation ô combien réelle), seul un événement du passé ressurgit avec des résonances dans le présent. Mais c'est lourd et mou à la fois, sans sel ni saveur. Ou alors tout ceci est fait exprès pour montrer la condition misérable de l'homme dans notre société contemporaine. Et dans ce cas, les ficelles sont grosses.

Que Zep revienne donc à ce qu'il sait faire le mieux : l'humour. J'ai adoré "Happy sex", "L'enfer des concerts" ou même ses carnets de dessin, empreints de poésie. Mais là, c'est raté...