Comment distinguer un chef-d'oeuvre d'une croûte ?

PONS, Pauline, MESLIN, Christophe. Comment distinguer un chef-d'oeuvre d'une croûte ? Palette... 69 pages. 18 €

Difficile de juger un tableau. Ce qui pour certains relèvera du sublime, sera pour d'autres vulgaire, moche, inabouti, dangereux (voir le Salon des refusés au XIXe siècle ou l'art considéré comme "dégénéré" par les Nazis). Les artistes eux-mêmes, ceux que l'on qualifie désormais de génies (Monet, Picasso...) n'ont-ils pas commis, à certains moments de leur vie, des oeuvres maintenant gentiment dénommées "mineures" ? Les tableaux appartenant au courant de l'art "pompier", après avoir été adulés pour leur académisme formel, puis remisés pour la même raison, ont désormais leur place dans tous les musées du monde. On le voit, le débat est houleux et sort des limites du "j'aime, j'aime pas". Cet ouvrage des toujours excellentes éditions Palette... donne des outils qui permettront (peut-être) de répondre à toutes ces questions. Il revient d'abord sur les musées qui, en exposant ces oeuvres au grand public et à la critique (professionnelle ou amateur), ont permis à tout un chacun de donner son avis. Puis il aborde l'éternelle question de la querelle anciens/modernes : qui sont les gardiens du "bon goût", si tant est que celui-ci existe ? Les modes, les tendances changent, au gré de l'Histoire et de l'évolution des idées. Au point que chacun se pique de vouloir devenir un artiste. Mais après tout, si le douanier Rousseau a désormais ses oeuvres exposées dans tous les musées du monde, peut-être qu'un jour, les "croûtes" des peintres du dimanche seront elles aussi cotées ?

Encore un ouvrage passionnant de cet éditeur prolifique et néanmoins magnifique (pour ce "néanmoins", voir justement la partie consacrée à la prolificité de certains peintres). Normalement destiné à un jeune public (mais pas trop jeune quand même, 12/16 ans), il peut être dévoré par tous. Encore une fois donc...

... de 12 à 99 ans, ou plus.

Comments

[Elodie]

J'aime beaucoup ce type d'ouvrage. Je le note