Mais Cékoidon ?

Depuis le temps que je publiais des chroniques de mes lectures sur mon blog personnel (et à accès privé), j'ai eu envie de faire partager "au plus grand nombre" ces lectures qui croisent régulièrement ma vie.

Je ferai ici des chroniques de mes lectures et personnelles, et professionnelles (je suis documentaliste en collège), que les ouvrages m'aient plu ou non.

Je commence...

TEULE, Jean. Charly 9. Julliard

Ce livre retrace la fin du règne de Charles IX, fils d'Henri II et de Catherine de Médicis, frère de Marguerite de Valois (la fameuse "reine Margot") et d'Henri III. Le récit commence lors du Conseil qui se réunit dans l'urgence car "on" a découvert que les Protestants fomenteraient un complot contre la royauté. Catherine de Médicis prend toutes les décisions et tente de persuader son fils d'éradiquer les parpaillots, car lui seul mettre en branle l'infernale machine. Ce qu'il fait, peu persuadé lui-même. Suite à cet événement qui va laisser la France exsangue, Charles IX va sombrer dans la folie : il chasse le cerf dans le Louvre, joue du cor en honorant sa maîtresse, décide de frapper lui-même la monnaie pour sauver son pays de la misère. Il finira par mourir d'une maladie du sang, qui le fera suer son hémoglobine par tous ses pores : tout le sang des protestants qu'il a fait verser.

Comme dans Le Montespan (dont vous pourrez lire ici la chronique si j'arrive à importer celles de mon premier blog !) ou dans Je, François Villon, Jean Teulé réussit admirablement à reconstituer l'époque historique de son récit (malgré quelques anachronismes) : la personnalité veule de Charles IX, la haine d'Henri III pour ce frère faible, complètement soumis à une mamma tyrannique, la folie de Margot, le fumet d'Henriot le Béarnais. Mais surtout, ce qui est remarquable dans son écriture, c'est sa faculté à mêler langue d'époque et langage actuel (les insultes et jurons colorés du XVIe siècle cotoient les expressions familières de notre temps). Ce qui donne, au final, un roman truculent, presque à lire à voix haute. Bref, je suis et reste une inconditionnelle de Teulé ! En plus, je me suis fait dédicacer ce roman au Salon du livre, quoi de mieux ?