Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Zab's Books
Archives
19 décembre 2013

49 jours : La dernière guerre (tome 1)

COLIN, Fabrice. La dernière guerre : 49 jours (tome 1). Michel Lafon. 411 pages. 16,95 €

49

Floryan a 17 ans quand il décède dans un attentat dans le métro parisien. Il arrive alors dans l'Intermonde aux paysages à couper le souffle. Bientôt, il reçoit la visite d'une étrange créature, un Elohim. L'Elohim lui propose alors un choix. Floryan a 49 jours pour décider s'il ira dans le Royaume, où il ne fera plus qu'un avec le grand Tout, ou dans le Nihil. Mais lors de ses pérégrinations, Floryan va découvrir qu'une troisième option s'offre à lui : ne pas choisir et rejoindre le camp des Egarés. Ces derniers ont découvert qu'ils peuvent retourner sur Terre et remonter le temps en plongeant dans le Nihil. A condition de ne pas aller dans le futur. Interdiction que Floryan va braver... et bien mal lui en prendra.

Comme à son habitude, tout du moins quand il se consacre à la littérature de l'imaginaire, Fabrice Colin nous embarque dans un monde totalement irréel, et pourtant si proche (j'y ai vu quelques échos d' "Avatar" et la série "Terra Nova"). L'Intermonde, incarnation de l'au-delà, est loin d'être la simple lumière blanche au bout du tunnel, le monde des Bisounours à l'éternelle félicité promis par bon nombre de religions. C'est un monde de solitude, de cruauté, de traîtrise et d'hypocrisie... pas si différent du notre, donc. Peu rassurant, surtout quand on y arrive après subi une mort brutale. Les "humains" que Floryan va rencontrer jouent tous un double-jeu (ainsi va l'Homme, même après la mort, il reste un être empli de fausseté); quant aux créatures soi-disant célestes, leurs desseins envers leurs hôtes sont en fait bien sombres (vous vous souvenez de cet épisode de Twilight Zone "How to serve men" ?).

Mais ce qui m'épate le plus chez Fabrice Colin, c'est son talent à créer de VRAIS personnages, sans tomber dans le piège trop facile de la simple description physique, usé désormais en littérature jeunesse. Ce qui permet au lecteur de se les approprier complètement (par exemple, pour moi, Scarlett est le sosie de Claire Keim et Rain, une Lou Doillon un peu moins destroy). Des personnages qui évoluent, mûrissent (ou pas...), pas forcément sympathiques de prime abord. Avant sa mort, Floryan est un adolescence appartenant à la jeunesse dorée, de ces petits cons qu'on peut rencontrer dans les romans de Bret Easton Ellis (je trouve d'ailleurs le style de Fabrice Colin très "américain", voire cinématographique). Mais la mort que sera la sienne (^^) va lui réveler la véritable nature humaine et aussi faire émerger en lui des qualités de courage et d'abnégation qu'il ne soupçonnait pas posséder. Floryan va aussi se rebeller, désobéir, en voulant savoir ce que devient le monde après sa mort. Et là, c'est le drame : ambiance fin du monde, guerres nucléaires, virus, "New York 1997", "Les Fils de l'homme" et autres joyeusetés... décidément obsédé par l'apocalypse, le monsieur... et par l'espoir aussi, heureusement. Et l'action s'enchaîne, par une succession de chapitres courts, de rebondissements, d'allers/retours Intermonde/Terre. Tout pour rendre le lecteur incapable de lâcher le livre avant la fin, ou suscitant au moins une envie folle d'y retourner le plus vite possible. Bref, complètement addictif. Et comme j'ai eu la bonne idée d'attendre la sortie du second tome avant de lire le premier, j'ai déjà commencé la suite, donc pas de frustration trop souvent créée chez le lecteur par les éditeurs-dealers.

Pour vraiment apprécier, dès 14/15 ans et jusqu'à... the bitter end.

Publicité
Commentaires
Publicité