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Zab's Books
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21 novembre 2012

Cinquante nuances de Grey

JAMES, E.L. Cinquante nuances de Grey. JCLattès. 551 pages. 17€ (pour quelques euros de plus, vous aurez de vrais livres, comme les derniers Joël Dicker ou Patrick Deville)

 

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La jeune Anastasia Steele (??), fraîchement émoulue de l'université, doit remplacer sa coloc pour interviewer Christian Grey, jeune, beau, riche, intelligent célibataire, mécène de sa fac. Et là, c'est le drame...

...Pour nous lecteurs.

J'avoue : j'ai dévoré les 100 premières pages. Machinalement, comme on mange des cacahuètes à l'apéro. Mais, comme le disait Roland Magdane dans un de ses sketchs : "Au début, je trouvais ça drôle, j'ai même beaucoup ri. Mais maintenant, mes nerfs lâchent un petit peu". Alors en effet, on peut considérer ce livre comme un "mum porn", sauf que c'est une insulte à toutes les mères sur la surface de la planète et même aux réalisateurs de films porno. Car si les passages entre les scènes de "cul" sont d'une platitude sans nom (dialogues dignes des pires romans-photo, réflexions métaphysiques à deux balles...), les scènes dites croustillantes le sont autant que des gaufrettes Verkade qui auraient trempé une semaine dans du lait. C'est plan-plan, toujours pareil, bref, pas de quoi faire rêver Mme Dugenou.

Je résume :

1°) un style littéraire inexistant (un peu meilleur que Twilight, quand même, la preuve, j'ai réussi à le finir)

2°) des personnages bourrés de clichés. Une jeune étudiante vierge (si si), mais avec un nom digne des pires pornos, complètement gourdasse, dont on se demande comment elle arrive à intéresser le jeune, beau, riche célibataire (j'ai oublié quelque chose ? Ah oui : monté comme un âne, évidemment !). Ce dernier s'appelle Christian Grey, ce qui, quand on a une connaissance minime des séries américaines, ne peut que rappeler, à deux lettres près, Christian Troy de Nip/Tuck, qui, lui aussi, est un enfant-martyrisé-devenu-obsédé-sexuel-ne-concevant-les-relations-homme-femme-que-sous-un- rapport-dominant-dominée. Sauf que dans Nip/Tuck, les personnages avaient du relief et les scènes de sexe étaient autrement plus déviantes.

Anastasia : Et j'hésite, est-ce que je signe le contrat ? Ce n'est pas comme ça que je vois l'amour, mais il est trop beau, trop sexy, je n'en peux plus, Marquise mes sels !

Christian : Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Je déroge à toutes mes règles, serais-je en train de tomber amoureux ? Mais c'est impossible, je ne suis pas "fleurs et chocolats".

... et ça pendant 550 pages !!

Bref, personnages caricaturaux + style absent + pas d'action = dites-moi merci, parce que là, mine de rien, je vous fais économiser 17€. Suivez le conseil d'Eric Naulleau : "La vie est trop courte pour lire de mauvais livres". Je sens que je vais avoir besoin d'une bonne détox : le dernier Tchoupi ?

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